Les entreprises de fabrication et de restauration françaises adhérant à la Chambre syndicale de la facture instrumentale (CSFI) ont souhaité mettre en place un label valorisant leurs savoir-faire et la fabrication made in France. Ce label ne comporte aucun caractère légal, ne fait ni l’objet d’une appellation officielle, ni l’objet d’une certification et désigne davantage un signe de différenciation donné aux instruments de musique fabriqués par les luthiers et facteurs français, membres de la CSFI.
L’objectif de ce label est de valoriser les savoir-faire centenaires liés à la facture instrumentale et à la lutherie et de mettre en avant l’ensemble du réseau français de fabrication et de restauration. Ce réseau regroupe à la fois des entreprises de taille moyenne dont les noms sont connus à l’international, ainsi que des TPE et entreprises unipersonnelles avec les luthiers et facteurs qui sont présents sur l’ensemble du territoire.
A travers ce label, les fabricants et restaurateurs français souhaitent également affirmer leur volonté de lutter contre la contrefaçon, le commerce illégal des espèces protégées et la déforestation.
C’est ainsi qu’est née la Charte du label qui met en avant les valeurs qui sont essentielles aux yeux des fabricants et restaurateurs français de la CSFI et les engagements qu’ils prennent.
Marion Pianos fait partie des tout premiers ateliers a bénéficier de cette reconnaissance, auprès d’autres ateliers de renom
2012. Une visite chez Emmaüs. Y’a souvent rien, mais parfois des surprises. On aime y trouver nos meubles au hasard des coups de chance. Mais cette fois, oh, un piano à queue, éraflé, édenté, presque injouable, se tient là et aussitôt on tourne autour et on se prend à rêver. On l’adopte, mais on n’aura pas le temps de le soigner tout de suite. Notre Erard est sorti d’atelier à la fin du XIXeme siècle. Il semble avoir eu de la voix, avant…
2015–2016. On le sort du garage pour intégrer le salon. Paul répare les balafres du meuble, change les ivoires, fait briller les laitons et les vis, redonne du lustre au meuble noir, change des feutres et prépare la mécanique des étouffoirs. Pour le reste il nous faut un facteur de pianos. Mais ce travail n’est pas à la portée de tout le monde. A l’issue de l’intervention d’un professionnel, la mécanique devient « jouable », mais le toucher est moins précis que son petit frère le piano droit. Le son est disparate, notes dures et notes sourdes. C’est raté. OK on a compris, c’est pas à mettre dans les mains d’un technicien de piano ordinaire.
2019. Comment trouver l’une des rares personnes capable de faire renaître cet instrument ancien ?
Quelques recherches sur internet plus tard, les spécialistes de haut niveau et capables de restaurer les pianos anciens, sont rares, mais ça existe encore ! Et justement Marion est en Savoie ; aurait-elle été à Paris que je l’aurais contactée malgré tout.
S’ensuivent 3 jours de travail précis et intense. Enlever les bruits parasites, réglage complet de la mécanique, retour à un enfoncement plus faible, préparation des têtes de marteaux, harmonisation ; Marion respecte la conception de ce piano, et se coltine à la matière. Pas de répit, chaque réglage va être parfait, chaque défaut va être résolu, l’un après l’autre. Pas de concession, pas d’excuse, c’est fait pour marcher, très bien même, et ça marchera.
En 2 jours de travail sur la mécanique, le toucher est métamorphosé, et le son est déjà modifié !
Le 3eme jour porte principalement sur la réharmonisation et la finition du toucher. Là encore chaque timbre est refait entièrement. Les opérations de piquages et de réglages s’enchaînent à un rythme soutenu. Elle maîtrise.
Le piano s’ébroue et (re)trouve une plénitude musicale que je n’imaginais pas.
Ouah que ça peut être beau un Erard !
Géniale la conception ! Et Mozart, Chopin, Debussy, Bach, tout sonne avec du corps et de la subtilité. J’aimerais aussi l’entendre en version Jazz, je parie que tout lui va.
Géniale Marion de mettre un immense professionnalisme et savoir-faire, au service de la musique, à travers un instrument né bien avant nous et qui retrouve un beau présent et un bel avenir.
Et un grand merci pour m’avoir indiqué comment on joue d’un Erard, car seule je n’aurais jamais trouvé.
Le boîteux cheval de pré est redevenu un pur-sang de course.
Et maintenant il transporte le musicien et porte la musique !
Et je n’en reviens pas d’avoir ce piano chez moi.
Merci.